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 Ring the bell, free my mind, paint this scene

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Ryunos
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MessageSujet: Ring the bell, free my mind, paint this scene   Ring the bell, free my mind, paint this scene EmptyDim 22 Fév - 19:33

FORUM : Slumberland
PARTENAIRE : Maxime
PERSONNAGE JOUÉ : Paint
LIEU : Clocher à Slumberland
RÉSUMÉ : Rencontre entre Paint et Maxime pendant laquelle ils se rendent compte à quel point ils s'attirent mais également à quel point ils se tuent.
PLACE CHRONOLOGIQUE : #4


Dernière édition par Ryunos le Mer 22 Avr - 17:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ring the bell, free my mind, paint this scene   Ring the bell, free my mind, paint this scene EmptyMer 22 Avr - 16:49

Ring the bell, free my mind, paint this scene 1372159069014648000

Le rouge est une couleur de feu et de sang.



Maxime avait tout de suite été attirée par la beauté du clocher. Elle avait doucement gravi l'escalier de bois pour monter admirer la cloche. Elle ne s'était pas pressée, elle avait aimé entendre le craquement des vieilles marches sous son pas léger, elle avait laissé une main effleurer le mur humide et frais. Elle avait souvent arrêté de marcher pour reprendre son souffle et respirer l'odeur douce du bois moisi. Son ascension avait été lente et agréable, mais lorsqu'elle se lassa de rêvasser et qu'elle eut envie de voir le ciel et la fameuse cloche, elle accéléra le pas. Elle n'était pas moins grâcieuse, elle grimpait les marches d'une allure féline, certaine de ne pas glisser ou tomber.
Une fois arrivée en haut, elle fut agréablement surprise par la grandeur de la cloche. Le soleil l'enlassait, et de leur union naissaient des éclats dorés qui aveuglèrent Maxime pendant un instant. Elle s'approcha doucement de l'oeuvre, innocemment. Une fois qu'elle fut assez près pour la toucher, la géante dorée se mit à vibrer. Maxime recula de quelques pas, comprenant petit à petit ce qui lui arrivait.



    « Impossible. Non, pourquoi ? Ca ne peut pas être vrai. Arrêtez. »


Maxime se rua vers la cloche, y posa fermement ses deux mains pour tenter d'arrêter la cloche, en vain. Ses pensées, qu'elle avait toujours gardées secrètes, ses belles pensées, ses pensées de joie ou de pleurs, ses pensées révolutionnaires et folles, elles étaient audibles. Les mots de Maxime, qu'elle gardait jalousement, qu'elle protégeait comme la prunelle de ses yeux, tout le monde pouvait les voler. Le coeur de Maxime était ouvert à n'importe qui. Elles percutaient les murs de la pièce, se glissaient dans la cloche, s'échappaient par les fenêtre. Ses pensées étaient libres, ses mots étaient gâchés et Maxime était paniquée.
Elle tomba par terre, tentant de boucher ses oreilles. Elle essayait de ne plus penser, d'échapper à la cruelle vérité. Mais ses pensées devenues paroles étaient amplifiées par la cloche, et il était impossible de ne pas les entendre. On pouvait entendre des cris de terreur, des mots de détresse, des phrases folles et Maxime le savait. Elle aurait aimé s'échapper d'ici, pourtant elle ne pouvait plus bouger, elle ne pouvait plus partir, plus fuir cette torture. Elle restait donc là, agenouillée devant la grande cloche d'or qui semblait protéger Slumberland.
Maxime réussit à entendre un bruit, dans tout ce vacarme. Elle réussit à se lever et à se cacher derrière la cloche. De sa cachette, elle pouvait apercevoir l'entrée de la pièce tout en étant camouflée.
Elle vit donc la personne qui pénétrait dans la pièce, qui entrait dans la tête de Maxime. C'était un jeune homme aux cheveux noirs, au regard lointain et mystérieux, qui avançait d'une allure majestueuse et qui imposait le respect. Il avait dans la main droite un chevalet replié, et dans la gauche une palette. Maxime avait du mal à le voir en entier et elle ne vit pas qu'il portait une arme aussi redoutable que ses dagues dans son dos.
Pendant qu'il s'étonnait d'entendre des paroles provenir de la cloche, Maxime s'efforçait de penser différemment.



    « On dit que le ciel est bleu mais il peut être de n'importe quelle couleur, tant qu'on a assez d'imagination et de prétention pour l'imaginer doré ou vert. On dit que l'eau est transparente mais la transparence est toute les couleurs qu'on peut imaginer, donc l'eau est couleur. On dit que la nature est verte mais les fleurs sont jaunes ou blanches. On dit que les corbeaux sont noirs mais leur bec est jaune et leurs reflets sont indescriptibles. »


Maxime ne pensait jamais aux couleurs, sauf au rouge car c'était la couleur de sa folie. Maxime n'avait jamais assez regardé le ciel pour l'imaginer doré. Maxime n'avait jamais fait attention à l'eau. Maxime avait simplement voulu apâter le peintre pour ensuite le tuer et échapper à la folie de ce lieu, mais elle s'était laissé emporter par les mots. Elle savait qu'il fallait craindre les mots, mais elle n'avait pas fait attention. Maxime était dans ses pensées et le peintre y flottait.


    « On peut dire d'une femme qu'elle est belle et dangereuse, mais les deux ne vont-ils pas ensemble ? La beauté n'est-elle pas un danger en soit ? On dit que le blanc est l'absence de couleur, mais le blanc n'est-il pas une couleur ? On dit qu'il y a des couleurs naturelles mais on ne peut pas inventer de couleur, alors toutes les couleurs sont-elles naturelles ou bien est-ce que la nature est une couleur ? »
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MessageSujet: Re: Ring the bell, free my mind, paint this scene   Ring the bell, free my mind, paint this scene EmptyMer 22 Avr - 16:56

Les escaliers de bois grincent sous ses pas. Il a l'habitude de ce grincement alors qu'il ne passe que rarement par ces escaliers vieillis. L'odeur de la poussière et celle du renfermé lui semblent familières mais il n'a pas souvenir de les avoir senties auparavant. De toute façon, les souvenirs se sont estompés avec toute la bonté de son âme lors de la transformation. Il le sait bien mais aimerait quand même se rappeler de certaines choses futiles comme son plat préféré ou le pinceau qu'il utilisait régulièrement pour répandre la couleur sur la toile. Parfois, la mélancolie s'empare doucement de lui, lui rappelant qu'il a déjà vécu un jour et déjà fait ces choses-là mais c'est tout. Il ne se souvient pas réellement, il ressent que ça s'est déjà passé. Ce sont ses instincts purement animaux qui ressurgissent et manifestent leur souvenir. Et ces mêmes instincts le poussent à tuer contre son gré, ces mêmes instincts le torturent constamment. Peut-être que, s'il les perdait, même si toute impression de déjà-vu disparaîtrait, il pourrait enfin avoir l'attitude calme et posée qu'il désire.

Son chevalet en main, il passe simplement la petite porte menant au clocher. Il ne jette pas de regard panoramique, il se contente de constater qu'il lui semble que personne n'est là ce qui est vite démenti par des pensées qui résonnent dans la cloche. C'est assez surprenant une cloche qui pense mais très amusant. Et lui, bien qu'assez surpris au début, se contente de sourire en plaçant l'objet dans un coin de la pièce pour peindre paisiblement, dans la même pièce qu'une amusante cloche pensante. Elle est bien bavarde cette cloche d'ailleurs et il prête une oreille un peu attentive à ses mots pendant qu'il prépare sa palette de couleurs. Un arbre coloré commence à se dessiner.

« On dit que le blanc est l'absence de couleur, mais le blanc n'est-il pas une couleur ? »

Il a oublié d'écouter le reste de ses élucubrations étranges. Évidemment, la cloche ne pense pas réellement. Ce doit être une personne qui pense pour elle mais c'est beaucoup moins poétique et artistique. Les cloches devraient pouvoir penser comme tout le monde et presque tout à Slumberland en fait. Les jouets s'animent bien parfois, pourquoi pas les cloches ?

« Le blanc n'est pas une couleur. Le blanc est une monstruosité, simplement. »

Il parle, peut-être un peu pour lui-même mais la pièce presque vide fait résonner ses paroles. Elles frappent les murs, frappent la cloche. Elles caressent la peinture, impriment la couleur. L'arbre qu'il peint est flou, seules les couleurs délimitent réellement ses contours et ses feuilles. Le peintre n'est pas capable de préparer des mots, il est seulement absent, perdu dans cet arbre merveilleux.

« Les couleurs sont le reflet de celui qui les voit. Des fois, j'ai du mal à les voir réellement. Tout est gris ou rouge. C'est terrible quand tout est gris ou rouge ... »

Ses mots restent suspendus, le violet s'applique doucement sur la toile. L'odeur de peinture est forte, un aveugle saurait sans aucun doute quelle activité il pratique. Il aime bien l'odeur de sa peinture, il continue à espérer qu'elle lui rappellera quelques bons souvenirs disparus qu'il aurait tant aimé rencontrer à nouveau. Il est déjà venu dans cette pièce, il le sait bien que les pensées résonnent. Mais il est vide de pensées. Il est vide tout court et tout ce qu'il trouve à faire c'est lâcher des paroles sans goût ni saveur ni même sens peut-être pour combler le vide qu'il sent à l'intérieur de lui.

« Les arbres seraient plus beaux s'ils étaient violets et jaunes. Normalement, ces couleurs ne se marient pas mais on dit que les opposés s'attirent. Elles vont bien ensemble. Ce serait triste si les arbres étaient tous verts ... Le vert est si terrible. Il promet tant de liberté et de joie et n'est que mensonge finalement. Je hais le vert. »

Ses sourcils se sont froncés, le pinceau s'est arrêté. Il a tracé une ligne noire dans la couleur. La peinture n'étant pas sèche, il peut encore s'en servir pour assombrir et non laisser un trait fixe et laid parmi des formes floues. Il préfère ajouter du blanc et faire une sorte de gris vague, sans limites et envahissant la couleur, la dévorant avidement.

« Cloche pensante, j'imagine que tu ne vois pas ce que je fais. C'est normal, une cloche n'a pas d'yeux. Je peins un arbre. Cet arbre a un tronc noir, très facile à distinguer. Il n'est constitué que de quelques coups de pinceau et cela lui suffit. Les branches ne sont pas réellement visibles, des flous colorés les masquent. Les feuilles ne sont pas nettes ni détaillées, ce sont simplement des sortes de nuages flottants et colorés. J'aime bien, je trouve ça joli. Le violet, le jaune et le bleu se marient bien ... »

Il aime bien savoir qu'il parle à une cloche pensante. C'est faux. Mais il n'y pense pas, ce ne serait pas amusant. En fait, il ne pense pas du tout. Il s'est perdu dans les couleurs.

« Dis-moi cloche pensante, quelle est ta couleur favorite ? Je pourrais la mettre sur mon arbre de nuages multicolores. »

Il est dos à la cloche mais parle distinctement, fort et en articulant. Un maigre sourire se dessine sur son visage blanc. Il a l'habitude qu'on le regarde peindre mais cette personne-là ne voit pas alors il doit lui décrire ce qu'il peint. Cela lui plaît aussi.
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MessageSujet: Re: Ring the bell, free my mind, paint this scene   Ring the bell, free my mind, paint this scene EmptyMer 22 Avr - 17:10

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C'est la couleur de l'âme, celle du coeur.


Maxime avait fermé les yeux. Elle était à l'abri, adossée à la cloche.
Elle était plutôt apaisée, alors que quelques instants plutôt, elle était entrain de vivre une vraie torture. La présence mystérieuse du peintre la calmait, surtout qu'il croyait parler à une cloche pensante. Au début, Maxime avait trouvé ça amusant, mais elle avait éloigné cette pensée, car il était évident qu'il l'aurait entendue. Elle était donc restée, elle s'était pas jeté sur l'inconnu pour le tuer et s'enfuir le plus rapidement possible, et pour la simple raison qu'elle aimait l'écouter peindre. C'était quelque chose de difficile à comprendre, mais c'était plutôt évident ; le peintre décrivait sa peinture à merveille. Maxime, même les yeux clos, pouvait sentir un vent coloré caresser un camaïeu de feuille floues, elle pouvait s'imaginer au pied de l'arbre, profitant de l'air frais. Elle n'avait jamais jeté un seul coup d'oeil sur la toile, de peur que le charme ne fut brisé.
Ses pensées s'étaient calmées elles aussi. Elle ne pensait plus superficiellement, elle pensait comme une cloche pensante.



    « Dis-moi cloche pensante, quelle est ta couleur favorite ? Je pourrais la mettre sur mon arbre de nuages multicolores. »



Maxime ne put réprimer un léger sourire. Elle n'avait jamais réfléchi à cette question. Elle aurait pu répondre qu'elle détestait le rouge, mais elle savait au fond d'elle que c'était faux, que le rouge était la plus belle couleur à ses yeux, malgré tout ce qu'il lui avait fait endurer.
Elle passa doucement une main dans sa chevelure et rammena une mèche cramoisie à son visage. Elle y glissa ses doigts. Elle ne pouvait pas choisir entre la fierté de posséder des cheveux pareils ou le dégoût d'avoir hérité de cette malédiction. Elle repoussa ses cheveux dans son dos et soupira un instant. Elle savait qu'un soupir ne s'entendrait pas dans tout le vacarme de ses pensées. Elle savait aussi qu'elle avait le temps de répondre, que le peintre pouvait attendre sa réponse pendant des heures. Maxime voulait le faire patienter un peu, pour que sa réponse soit encore plus attendue. L'étrange idée de se montrer traversa aussi un instant son esprit, mais elle secoua la tête. Elle ne pouvait tout simplement pas se montrer.
Quelles couleur aimait-elle ? Pas le rose ni le violet clair, en tout cas. Elle pouvait apprécier un violet foncé, se rapprochant plus du noir ou du rouge. Elle n'aimait pas le bleu vif mais elle savait qu'un bleu gris pouvait être une de ses couleurs préférées. Elle détestait l'orange ou le jaune, car ils attaquaient ses yeux, même s'ils étaient foncés ou pastel. Elle aimait le vert émeraude de ses yeux, un vert aussi foncé que bien visible. Mais toutes ces belles couleurs n'étaient pas sa couleur préférée.
Elle devait se rendre à l'évidence. Le rouge était sa couleur préférée. Elle aimait toutes les teintes de rouge, du bordeaux au rouge vif en passant par le pourpre.



    « Eh bien, peintre, je ne pourrais pas te répondre réellement. J'aime toutes les couleurs, tant qu'elles sont assez sombres. La seule couleur qui me plaît en étant même claire, c'est le rouge. Je ne sais pas pourquoi, et je sais que j'aurais dû aimer le doré ou le jaune. »



Maxime caressa la cloche dorée.
Elle aimait ne pas voir quand elle pouvait parler. Elle ne voulait pas regarder la réaction du peintre.



    « Toutes les couleurs m'intriguent et j'apprécie les chose intrigantes, vois-tu. Comme ta présence... »



Un léger sourire fendit son visage clos. Elle voulait qu'il s'aperçoive qu'elle n'était pas qu'une cloche parlante, que derrière ce masque se trouvait une âme.


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MessageSujet: Re: Ring the bell, free my mind, paint this scene   Ring the bell, free my mind, paint this scene EmptyMer 22 Avr - 17:10

Les voix dans sa tête murmurent toutes le même mot. Cet homme trop violent, sa propre voix affolée par l'instabilité, même la cloche pensante fait résonner le mot dans la pièce. Le rouge tapisse lentement ses pensées mais son attitude à lui a changé. Il tente de ne pas paniquer, de ne pas se laisser emporter par le flot écarlate. Ses doigts tremblent et se crispent sur son pinceau, il avale difficilement sa salive. Et cette fois-ci, une petite voix lui demande de ne pas abandonner. Cette petite voix tente de lui donner du courage et il veut l'entendre, il veut la croire. Alors il inspire profondément, tente de faire le vide et ferme les yeux quelques instants. Tout n'est pas rouge, ça va aller. Il doit se rassurer, il doit se reprendre, il doit en être capable. Il ne faut pas être lâche, il doit réussir à affronter la terrible couleur. D'une main encore tremblante, il saisit un petit flacon de verre laissant voir une lueur rouge.

« Bien alors ... Je vais mettre du rouge sur mon arbre. »

Sa voix lui semble plus assurée qu'il ne l'est lui-même. D'un coup de pinceau, il dépose faiblement le meurtrier écarlate sur la toile. Le sang s'étale oui, aucun doute n'est permis. Un rouge aussi éclatant, aussi pur ne peut être que du sang. À qui ce sang appartient-il ? Il ne le sait plus. Sa tête est trop vide pour qu'une question surgisse. Cela vaut mieux. Lentement, il assassine le démon à l'aide de jaune, de blanc. Il le déforme, le dénature, ne laissant plus qu'un roux familier parmi les couleurs de l'arbre.

« Je suis navré ... Je n'ai pas pu préserver le rouge, il s'est fait annihiler par les autres couleurs. Par ailleurs, ma présence n'est pas intrigante. Il me paraît presque normal qu'un artiste s'isole dans un clocher vide de toute présence afin de pratiquer son art favori. Moi, j'ai toujours fait ça. Je me suis toujours isolé pour peindre. Le monde extérieur était si coloré et si terrible, je crois que j'en ai toujours eu peur. »

Faiblement, il tente de se raccrocher à ses souvenirs d'humain et le flou de sa peinture lui paraît terrible. Voir ces masses colorées difformes qu'il a lui même créées lui fait mal au cœur, si bien qu'il se sent obligé de tout préciser avec un trait noir d'encre.

« Le monde flou a toujours été si effrayant, si imprévisible et si malveillant ... J'étais bien mieux tout seul. »

Quelque chose ne lui revient pas en mémoire, il le sait, il le sent. Il est impossible que rien de bien ne lui soit jamais arrivé mais il ne s'en souvient pas. Tout ce qui lui revient en mémoire lorsque qu'il tente de se souvenir, c'est la mare de sang omniprésente dans son ancien appartement qui avait même fini par devenir réelle à cause de lui. Il sent comme un coup de poignard mais aucun sang ne coule, aucune blessure n'apparaît. Il souffre simplement, tellement qu'il se laisse tomber à terre, regardant sa peinture d'en bas. Elle est assez jolie finalement, même si du rouge trouble la vision du peintre.

« Dis-moi cloche, n'es-tu pas triste d'être toute seule enfermée dans une pièce en attendant que quelqu'un vienne te parler ? »

Bien évidemment, ce n'est pas réellement une cloche et il le sait mais au fond, tout le monde n'est qu'une cloche pensante seule dans une pièce et attendant qu'une autre cloche pensante vienne à sa rencontre.
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MessageSujet: Re: Ring the bell, free my mind, paint this scene   Ring the bell, free my mind, paint this scene EmptyMer 22 Avr - 17:12

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Le rouge est aussi une couleur guerrière.


Elle avait tout de suite sentit que quelque chose n'allait pas chez le peintre. Il semblait dérangé par cette couleur, lui, un peintre. Le rouge était une couleur très représentative, donc forcément, elle pouvait le troubler. C'était la couleur du sang, et elle pouvait comprendre qu'elle choquait quelques personnes, mais elle n'avait jamais vu cette réaction de la part d'un Nightmare. Il y avait forcément autre chose.



    « Je suis navré ... Je n'ai pas pu préserver le rouge, il s'est fait annihiler par les autres couleurs. Par ailleurs, ma présence n'est pas intrigante. Il me paraît presque normal qu'un artiste s'isole dans un clocher vide de toute présence afin de pratiquer son art favori. Moi, j'ai toujours fait ça. Je me suis toujours isolé pour peindre. Le monde extérieur était si coloré et si terrible, je crois que j'en ai toujours eu peur. »



C'était donc certain à présent qu'il était un peintre, un vrai, et que c'était un Nightmare aussi. Aucun Slumber ne pouvait avoir peur d'un monde coloré.
Maxime ne ressentait aucune moquerie envers cet homme. Elle pouvait comprendre que des couleurs puissent être terrifiantes.



    « Le monde flou a toujours été si effrayant, si imprévisible et si malveillant ... J'étais bien mieux tout seul. »



Elle pouvait sentir la détresse dans la voix du peintre. Il sombrait dans la folie, dans la douleur, dans les souvenirs. Maxime connaissait ça aussi, comme tous les Nightmares d'ailleurs. La souffrance faisait partie de leur quotidien, elle était omniprésente.




    « Dis-moi cloche, n'es-tu pas triste d'être toute seule enfermée dans une pièce en attendant que quelqu'un vienne te parler ? »




C'était la première fois que Maxime ressentait de la culpabilité de toute sa vie. Ce sentiment nouveau creusa un trou dans sa poitrine, lui coupa le souffle. Elle avait comprit que c'était à cause d'elle qu'il était là, par terre, fou et souffrant. Elle n'aurait jamais pensé pouvoir être triste parce qu'elle avait fait du mal à quelqu'un. Au contraire, c'était toujours satisfaisant pour elle, mais là, c'était différent. Elle n'arrivait plus à bien réfléchir. Son coeur s'accélérait. Il fallait qu'elle aille le voir, juste pour admirer sa peinture, le rassurer, et peut-être lui demander pardon. La seule chose qui l'empêcha fut une mèche. Une simple mèche. Si le peintre ne supportait pas la vue du rouge, elle n'allait pas aller le voir avec sa chevelure écarlate.



    « Je suis désolée pour le mal que je t'ai fait. J'en suis sûre que tu sais que je ne suis pas qu'une simple cloche, tu me semble trop intelligent pour croire ça. D'habitude, j'aime voir souffrir les gens, mais là ce n'est pas pareil. Je t'ai confié mes pensées, ça change absolument tout. Je ne vois pas ta peinture, mais je l'imagine, et je rêve qu'elle est belle. Le rouge n'est pas une mauvaise couleur, et quoi qu'elle te rappelle, il faut que tu continue avec. Il ne faut pas laisser une couleur gâcher ta vie, peintre. »



Elle ne contrôlait plus ses pensées; elles étaient abondantes et libres. Ce discour qu'elle n'aurait jamais imaginé penser claquait sur les murs de la pièce, se mêlant à la folie du peintre allongé. Elle prit sa tête dans ses mains, rammena ses genous à son visage. Quelques instants plus tôt, elle était parfaitement bien, adossée à la cloche, en compagnie d'un peintre calme et tranquille. Comment ce moment avait-il pu basculer si vite ? Le calme avait fait place à la folie.



    « Que vois-tu maintenant, peintre ? »



Elle avait prit sa décision. Elle irait le voir si les pensées qui raisonnaient dans la cloche étaient vraies, s'il lui répondait qu'il voyait le monde en rouge ou en gris.
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MessageSujet: Re: Ring the bell, free my mind, paint this scene   Ring the bell, free my mind, paint this scene EmptyMer 22 Avr - 17:12

Rouge. Le rouge a recouvert son esprit ; tout est rouge. Le pauvre peintre est trop faible face à ce rouge, il ne peut plus l'apprivoiser, il ne peut plus le vaincre, il ne pourra jamais rien y faire ; le désespoir s'installe doucement. Le rouge est invincible, le rouge est impossible à vaincre, tout est perdu. Le rouge a éliminé toutes les autres couleurs ; il ne peut plus les voir. La peinture n'est plus qu'un dégradé terrible de rouges tous plus effrayants que les autres. Mais où sont passés le bleu et le jaune ? Le violet a-t-il lui aussi cédé face à la couleur flamboyante ? Revenez, il a besoin de vous. Chères couleurs qui l'avez toujours soutenu, il ne sait pas ce qu'il pourrait bien faire sans vous à part détruire et se détruire. Vous avez toujours eu une place primordiale dans sa vie, il le sait, il le sent alors venez le protéger de la folie, venez l'empêcher de tuer, venez le sauver.

Mais des cris sonnent dans ses oreilles, des cris fictifs. Ils surgissent de ses souvenirs perdus et retentissent dans sa tête, le blessant encore un peu plus. Les voix ne lui sont pas inconnues ; celles qui distingue le mieux sont la sienne et celle d'une jeune fille qu'il pense n'avoir jamais entendu. Cette voix est trop familière, elle sonne trop bien pour être réellement inconnue mais elle n'appartient à aucune personne dont il se souvient encore. Il a dû l'oublier comme tellement de faits qui auraient dû rester gravés dans sa mémoire pour toujours comme les épisodes heureux et importants de son existence. Les souvenirs malheureux, eux, sont restés pour le hanter. La mare de sang tant de fois vue se répand devant ses yeux effrayés ; le rouge éclabousse la peinture, ses vêtements et sa vie aussi. La voix est inaudible et incompréhensible dans le monde teinté de rouge, les encouragements et les douces pensées ne peuvent pas l'atteindre. Seules la douleur et la folie parviennent à le toucher.

« Je vois du rouge. Le monde est teinté du rouge meurtrier, comme baigné dans le sang que je ne sais que répandre. »


Le ton de sa voix est triste, désespéré comme un peu fataliste. Lentement, il se recroqueville sur lui-même, le front contre ses genoux, les bras autour de ses jambes et tremble un peu, démuni. Il ferme les yeux, espérant ne plus voir la mort et la destruction en se perdant dans le noir des images qui traversent son esprit mais il se revoit, le couteau à la main et ce corps sans vie tombé dans la mare de sang. Il revoit cet horrible homme mort de sa main, il se souvient de cette sensation de tomber qu'il a ressentie avant de se retrouver à Nightmareland. Et alors, ses mains n'arrivent pas à se crisper sans trembler, sa gorge se serre.

« J'ai peur de ce monde ainsi coloré. Il est trop douloureux pour moi ... »


Il serre les dents, refusant de céder face à la peur et face aux larmes, il voudrait se montrer optimiste, il voudrait vaincre mais il sait bien qu'il n'en est pas capable.

« Je ne suis qu'un lâche après tout, incapable de combattre, incapable de faire quoi que ce soit ... »


Tout est foutu, il reste plus qu'à laisser le rouge le crever et l'inciter à détruire son univers de sa propre lame.
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MessageSujet: Re: Ring the bell, free my mind, paint this scene   Ring the bell, free my mind, paint this scene EmptyMer 22 Avr - 17:13

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Le rouge incarne la fougue et l'ardeur de la jeunesse.



    « Je vois du rouge. Le monde est teinté du rouge meurtrier, comme baigné dans le sang que je ne sais que répandre. J'ai peur de ce monde ainsi coloré. Il est trop douloureux pour moi... Je ne suis qu'un lâche après tout, incapable de combattre, incapable de faire quoi que ce soit... »



Maxime sorti immédiatement de sa cachette. Elle ne contrôlait plus ses gestes ; c'était comme si elle était possédée par une force inconnue qui n'était pas elle.
Elle attrapa une touffe de cheveux du peintre pour lui relever la tête, et lui asséna une claque dont il se souviendra toute sa vie ( s'il n'avait pas l'alzheimer, évidemment ). Elle espérait peut-être le secouer un peu pour qu'il se reprenne en main quand elle l'attrapa ensuite par le col pour le soulever encore plus. Elle le regarda droit dans les yeux, d'un regard perçant et inquisiteur.


    « Oh ! Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu vas te laisser crever comme ça, ici, juste pour une couleur ? Tu pourras te justifier avec les meilleurs arguments, me dire que ça te rapelle des souvenirs atroces, que ça te rouvre une blessure, que ça te rend fou si tu veux, mais t'as intérêt à te reprendre. Ce que je vais te dire va être très niais - comme tout ce que je te dis depuis le début d'ailleurs - mais tu vas écouter attentivement. » Elle ressera son emprise. « Tu vas continuer à vivre parce que le rouge tu vas en voir très souvent dans ta vie. Moi j'en vois tout le temps du rouge, chaque jour, chaque heure, chaque seconde qui passe le rouge me hante aussi, il me rappelle quelque chose de flou dont je ne me souviens presque pas, et cette chose me terrifie, elle me rend folle, elle me rend haineuse et associale. Imagine-toi être à ma place, imagine-toi ne pas pouvoir rencontrer une seule personne sans que ses yeux se posent un instant sur l'objet de ta folie, sur ta plus grande peur. T'as beau détester ou craindre le rouge tu doit faire avec parce que c'est ça la vie, y'a pas que des choses qui te plaisent dedans. Donc maintenant je vais te lâcher, tu vas te lever et tu vas peindre quelque chose entièrement rouge. »





Maxime plongea ses émeraudes dans les yeux noirs de Paint. Ses souvenirs étaient entrain de le détruire.
Le cœur de l'Assassine se sera. Il ne fallait pas qu'elle ne le regarde une seconde de plus, ou elle allait être happée dans la folie du passé à son tour. Ses souvenirs étaient aussi flous que douloureux, elle les redoutait tellement...

Ses yeux. Ses me font peur. Ils sont trop beaux trop parfaits trop bruns.

Un souffle.
Non.
Maxime. Relève-toi. Debout.
Je tombe tombe par terre. Terre ? Retenez-moi prenez-moi moi
Qu'est-ce qui t'arrives ? Tu t'accroches, as-tu peur de tomber ? Pourquoi fermes-tu les yeux ? Pourquoi respires-tu avec difficulté ?
Tu vas continuer à vivre très souvent haineuse atroce crever dans ta vie
Que fais-tu ? Tu es entrain de tomber Maxime, il faut se relever maintenant. C'est fini, ce n'était rien. Rien qu'un souvenir. Tu ne vas pas te laisser abattre pour ça ?
Imagine-toi des choses qui te plaisent comment
Ne laisse pas la folie te tuer.
Et voilà. Pourquoi es-tu toujours obligée d'être ridicule ? Tu es là, par terre, baignant dans tes cheveux. Tu es incapable de te soigner. T'as essayé de paraître courageuse, t'as essayé de sauver quelqu'un, mais tu t'es fait plus mal qu'autre chose.



    « Tu as peut-être raison finalement. Une couleur peut détruire n'importe quoi. »

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MessageSujet: Re: Ring the bell, free my mind, paint this scene   Ring the bell, free my mind, paint this scene EmptyMer 22 Avr - 17:14

Le vert de ses yeux a englouti son âme. Un simple regard lui a fait oublier comment penser. Elle ne peut pas être sincère en ayant des yeux si verts ; la couleur est trop mensongère. Il examine l'horreur de son visage qui paraît pourtant si beau. Douceur, horreur et meurtre s'y mêlent étrangement. Quelques filets de sang parsèment le visage peu commun comme s'y incrustant à jamais. Ce rouge ne peut décemment pas être celui de ses cheveux ; la nuance écarlate ne peut habiller un être semblant gentil et altruiste. Un frisson le parcourt, comme le démembrant.

Elle tombe. Il ne la voit plus. Peut-être qu'il ne veut plus la voir, peut-être qu'il veut se protéger du rouge meurtrier qui a arrêté son coeur trop de fois. Elle est tombée ; il s'étouffe avec la mort rouge qu'il connaît si bien. Le rouge et le vert emportent tout, anéantissent tout. Il se sent terriblement vide. Ce n'est pas habituel. Il n'a pas peur, il n'a pas froid, il ne tremble pas. Les nuances l'ont simplement tué. Son esprit est mort mais son corps persiste à rester vivant. Ses pensées ont disparu mais son cerveau persiste à vouloir en créer. Il ne peut que faire résonner une voix trop féminine. Elle lui crie l'espoir, lui souffle la vie mais il ne peut pas le comprendre. L'espoir et la vie sont anéantis par le rouge et le vert.

Elle se noie dans la mare de rouge, déchirée par les couleurs qui l'assassinent lentement. Il ne supporte pas, il doit se tourner pour ne plus voir la mare de sang, il doit se tourner pour ne plus voir le vert mensonger. Son estomac se tord, les couleurs lui donnent envie de vomir. Il a du mal à rester sur ses jambes, elles semblent aussi solides que du papier. Elle se laisse vaincre, il doit l'aider. Il doit la sauver faute de pouvoir se sauver lui-même. Tout est de sa faute, elle se laisse vaincre par sa faute à lui. Le brun doit disparaître pour elle. Le rouge ne disparaîtra jamais pour lui mais il peut faire disparaître le brun. Il pourrait se crever les yeux et le brun deviendrait rouge mais ce n'est pas ce qu'elle souhaiterait, ce qu'il souhaiterait.

« Ne t'en fais pas. Le brun va disparaître. »

Le cadavre encore vivant marche difficilement. Les pas sont lourds, hésitants, insurmontables. Ses mains ne savent pas quoi faire et suivent le mouvement, inanimées. L'absence d'espoir pour sa personne l'empêche de marcher décemment, ça l'empêche d'être vraiment vivant. Ce n'est pas grave. L'important est qu'elle ait l'espoir, l'important est qu'elle puisse se montrer réellement vivante et ne pas être comme le cadavre baignant dans le rouge qui ricane pour le rendre fou. L'espoir va exister pour cette personne qui semble si gentille, si méritante.

Il s'approche du couteau. Ce n'est pas le couteau qui s'approche de lui mais lui qui marche lentement vers l'arme tout en sachant à quel point elle peut être meurtrière entre ses mains ensanglantées. Un tissu apparaît. Il était soigneusement rangé avec la peinture. Le couteau le taille, le prépare et ne reste plus qu'une bande de tissu. Il a su maîtriser l'arme pour en faire un outil inoffensif. Quelques secondes, il observe le sang qui ne s'est pas déposé sur la lame. Un soupir s'échappe de ses lèvres pâles. Combien de fois a-t-il tué avec ce couteau ? Il a oublié de compter.

Le couteau heurte le sol. Outil déjà utilisé, il n'a plus de raison de le garder. Quelle libération de pouvoir le laisser heurter ainsi le sol sans s'y agripper pour y noyer sa propre vie. Il est capable de maîtriser ses gestes ; il arrive à marcher à reculons jusqu'au corps noyé dans le rouge. Pensant être à la gauche de la jeune fille, il s'assied tout en continuant de lui tourner le dos. Le vert et le rouge ne doivent pas l'atteindre, pas maintenant. Il tremble un peu mais trop peu pour s'en soucier. D'un geste peu précis, il bande soigneusement ses yeux trop bruns et veille à la solidité du nœud tenant le tissu en place.

Il se tourne en pensant se tourner vers elle. D'un geste incertain, il cherche sa main en palpant le sol sans avoir pensé à la repérer avant d'abandonner la vue. Et ses doigts rencontrent la peau encore un peu humaine. Il n'a pas la prétention de prendre sa main et de la serrer fort entre ses doigts squelettiques, il la touche simplement pour montrer sa présence et attirer son attention. Il espère qu'elle va voir que le brun a disparu. Il espère que l'espoir la touchera comme ses doigts effleurent sa peau. Il espère pouvoir la sauver faute de se sauver lui-même.

« Tu vois ? Le brun a disparu. »

Les couleurs ont toutes disparues. Le brun, le rouge, le vert, tout a disparu. Il se sent étrangement plus paisible, peut-être un tout petit peu moins instable. Il voudrait lui sourire mais s'en sent encore incapable.

« S'il te plaît, ne te laisse pas tuer. »


Et sans s'en rendre compte, il serre la main qu'il n'a pas voulu serrer. Il s'accroche à la main qui lui demandait de l'aide en prétendant lui en offrir.

« Je ne pourrai jamais faire disparaître le rouge qui me détruit, je suis sans espoir. Mais toi, ne meurs pas. »

Il ne connaît pas ce sentiment qui lui crie de la sauver, un peu comme si en la sauvant il pouvait se sauver lui-même. Et pourtant, il se pense sans espoirs mais elle lui ressemble tellement. Elle ne peut pas avoir à subir le même sort que lui.

« Ne meurs pas à cause de la couleur. »

Ne fais pas comme lui à te laisser crever misérablement pour une simple perception peut-être faussée par des défauts à l'intérieur de tes yeux trop verts et mensongers.
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MessageSujet: Re: Ring the bell, free my mind, paint this scene   Ring the bell, free my mind, paint this scene EmptyMer 22 Avr - 17:21

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Le rouge peut représenter à la fois l’amour et la haine.


Comment était-elle arrivé là, au juste ? Comment, pourquoi ? Tout ce qu'elle faisait semblait être voué à l'échec. Elle ne réussissait à rien. Elle était toujours contradictoire, elle ne faisait jamais ce qu'elle pensait, elle ne savait jamais ce qu'elle ferait, et c'était toujours raté. Elle n'était jamais elle-même; à moins qu'elle ne soit faite pour être opposée à elle-même. C'était tellement étrange, tellement irationnel, ce n'était pas possible, pourquoi était-elle là, par terre, happée dans sa folie, alors que quelques minutes plus tôt elle était assise, heureuse et sûre d'elle ? Pourquoi avait-elle essayé de tenir un discour si c'était pour prouver l'inverse juste après ? Elle n'y arrivait pas, elle ne se trouvait pas, elle ne saurait peut-être jamais qui elle était, elle ne saurait peut-être jamais comment être, comment agir. Elle semblait n'être qu'un personnage inventé par un enfant, un personnage qui avait tout sauf la crédibilité et la santé morale, elle subissait les caprices du gosse sans ne pouvoir rien faire, chaque jour qui passait, elle était différente. Et pourtant, elle était bien là, elle était bien elle-même, bien réelle. Elle avait les yeux fermés sur une réalité trop dure à avaler, et c'était bien la preuve qu'elle existait. Être par terre ne changeait rien, être allongée ne résolvait rien. Au contraire, elle s'abandonnait, elle s'échappait, elle glissait hors de sa vie en restant là, sans bouger, les paupières fermement closes. Elle avait oublié tout ce qui avait autours, tout ce qui se passait, toutes les voix se mélangeait dans sa tête, et les mots frappaient encore. Ils la poursuivaient toujours.

    « Ne t'en fais pas. Le brun va disparaître. »


Les mots résonnèrent encore plus. Il la tirèrent vers le présent, essayèrent de la sortir de son cauchemar éveillé. Derrière son fond fiévreux se déroulait une vraie bataille, que Maxime perdait largement. Tout était contre elle, et sa folie la rongeait, ne laissant plus rien pour la sauver, plus rien pour bouger. Elle était perdue, immobile, folle, déchirée. Elle ne voyait plus rien que deux yeux bruns, qui la regardaient d'une telle intensité qu'elle avait l'impression d'en fondre, et les mots, les mots s'alliaient pour la briser encore plus, ils revenaient, ils la détruisait, et toutes les couleurs disaparaissaient lentement, il n'y avait plus que les yeux, dont la pupille était d'un rouge sanglant. Son rouge.
Des bruits firent vibrer ses oreilles. Ils étaient là, tout près, et pourtant si lointain. Maxime chercha à les entendre plus fort, elle chercha à se raccrocher aux sons réels, elle ne voulait pas s'effondrer, elle. Elle voulait entendre encore, elle voulait une chance pour se sauver. Son souffle était si bas qu'on pourrait croire qu'elle ne respirait plus, son frond était si chaud qu'on pourrait croire qu'elle brûlait de l'intérieur, et pourtant, elle vivait, derrière ses paupières, on pouvait voir ses yeux bouger, comme possédés par un démon fou. Oui, elle était possédée. Possédée par ses souvenirs, par les mots, possédée par sa propre folie.

Son coeur sembla lâcher, d'un coup, comme si elle tombait dans le vide en chute libre. Elle ouvrit les yeux soudainement, éblouie par la lumière et par la précision de la réalité. Des points lumineux dansaient encore devant ses yeux, mais elle arrivait à voir. Toutes les couleurs s'étaient remises à leur place. Sa respiration se fit plus forte et plus courte. Elle était toujours incapable de bouger et de penser, mais elle avait réussit à se libérer. Un geste. Un geste aussi simple avait réussit à la sortir de sa folie, des ses angoisses, de sa fin. Il avait simplement posé ses doigts glacés sur la paume moite de l'Assassine, et ce geste l'avait littéralement réveillée. Dans un sursaut, tout avait disparu. Dans un hoquet, tout avait été remis à sa place. Le peintre avait effacé les couleurs.

    « Tu vois ? Le brun a disparu. »


Son coeur battait beaucoup trop vite. Son cauchemar s'était éloigné, mais elle ne l'avait pas oublié. Elle était toujours terrorisée. Il ne fallait pas qu'elle sombre à nouveau. Il ne fallait pas qu'elle essaie d'oublier. C'était la mauvaise méthode. Relève-toi, Maxime.

    « S'il te plaît, ne te laisse pas tuer. »


A chaque geste de la part du peintre, l'Assassine sortait de plus en plus de sa torpeur. La pièce devenait écrasante de réalité. Réalité. Sa main serrée dans celle du jeune homme rendait ce mot évident. Elle réussit tout de même à serrer aussi. Elle n'arrivait pas à le regarder, elle ne voulait pas. Le plafond du clocher lui était d'une grande aide, l'observer rendait tout plus facile. Tout était si beau, chaque petit détail était si particulier, si splendide, si réel, elle devait s'y accrocher, elle se devait de s'agripper à tout ce qu'elle pouvait pour ne pas tomber.

    « Je ne pourrai jamais faire disparaître le rouge qui me détruit, je suis sans espoir. Mais toi, ne meurs pas. Ne meurs pas à cause de la couleur. »


Les lèvres sèches de Maxime tentèrent de s'ouvrir, et de son souffle rauque naquirent quelques mots, incompréhensibles et incertains, à peine nés que déjà morts. Ils étaient bien la preuve qu'elle avait réussit, qu'elle avait dominé la folie. Maintenant, elle n'avait plus qu'à se dominer elle-même, il ne lui restait plus qu'à réussir, pour une fois. Et, même si elle perdait, elle recommencerait.
Elle leva sa tête avec peine. Son cou était lourd et figé, et ses cheveux se collaient à ses joues trempées. Ses cheveux. Non. Il ne fallait pas qu'elle y pense. Il fallait qu'elle continue à bouger. Continues. Tu l'as promis. Une fois sa tête ridiculement dressée, elle commença à lever ses épaules, puis tout son ventre. Ses membres étaient au ralenti.
Elle n'avait pas lâché la main du peintre une seconde. Elle avait réussit à s'assoir. Encore une merveille du quotidien qui rendait tout réel. Bouger était une preuve d'héroïsme oubliée. Enfin, elle ramena ses jambes vers elle, les plia, et poussa de toutes ses forces pour se hisser vers le haut.
C'était enfin la réalité. Elle était debout. Elle touchait le sol de ses chaussures. Il ne s'effondrait pas. C'était enfin vrai. Elle était enfin là. Elle sourit. Un petit sourire faible, certes, mais il prouvait qu'elle était pleinement elle-même à nouveau.

Elle n'oublia pas la main qu'elle serrait fermement. Elle l'avait aidé à se lever. Elle la lâcha doucement, essayant de se libérer de son étreinte sans brusquer le peintre. Et maintenant, il ne fallait plus qu'elle fasse une erreur. Ou tout se perdrait à nouveau.
Elle inspira un grand coup. Elle ne voulait toujours pas le regarder. Mais c'était sûrement mieux ainsi. Elle voulu parler, mais la géante de bronze le fit à sa place. La cloche vibra, libérant ses pensées encore une fois.

    « Je m'appelle Maxime. »


Cette dernière sourit encore plus fort. Ses pensées étaient vraiment en bordel, et c'était une façon très maladroite de commencer une conversation de cette ampleur.

    « Je ne peux pas me décrire. Je ne suis qu'un ensemble de contradictions. Tout ce que je peux savoir, c'est que j'apprécie notre rencontre. Aussi... étrange qu'elle soit. Et douloureuse. Ouais, douloureuse, c'est le bon mot. »


Elle ressera finalement la main qu'elle n'avait pas complètement lâché.

    « Réalité. Réel. »

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MessageSujet: Re: Ring the bell, free my mind, paint this scene   Ring the bell, free my mind, paint this scene EmptyMer 22 Avr - 17:21

Un vide apparaît en lui quand elle qualifie leur rencontre à l'aide d'un adjectif tellement ensanglanté et sensé. Il sent bien que les souvenirs de tant de rencontres qu'il aurait dû qualifier ainsi devraient ressurgir de son houleux passé. Il le sent bien qu'une partie de sa personne lui a été enlevée sans qu'il ait pu y faire quoique ce soit. Il sent bien que sans cette partie de lui-même, il ne pourra jamais penser atteindre un bonheur même éphémère et mensonger. La douleur qui marque les rencontres et donc les vies la poursuivra et l'en empêchera. Il ne pourra jamais y échapper, il ne pourra jamais penser y échapper, il ne pourra même jamais imaginer penser pouvoir y échapper. Le bonheur est hors d'atteinte pour lui.

Un frisson le parcourt et mord chacune des parcelles de sa peau et tue encore un peu plus l'espoir qui pourrait subsister. La réalité est cruelle, la réalité veut le crever. Et la réalité est tellement présente qu'il pense s'étouffer. Son cœur bat vite, son estomac se noue et il a froid. Il a si froid. L'air s'est gelé autour de lui, le sang s'est arrêté de bouillir. Le froid est-il réel ? Cette main serrant la sienne est-elle réelle ? Cette femme présente si près de lui est-elle réelle ? Il ne sait pas. Les sens sont mensonges et sa raison est inefficace pour différencier réalité et mensonge.

Il ne peut rien voir, il ne peut rien penser. Seule l'horrible réalité lui ricane encore au nez. Il a oublié la cloche pensante, il a oublié les efforts et la vie. Et un seul mot tombe dans le silence glacial.

« Paint. »


Même son nom n'est pas réel. Ce n'est pas son nom. Il le sent que ce n'est qu'un autre horrible mensonge déguisé de peintures et de dentelles. Mais pourtant, il s'agit du seul mot qui peut réussir à le définir. Il ne pourrait pas se décrire autrement qu'ainsi. Il ne peut pas poser des adjectifs précis sur sa personne et peindre la toile de sa personnalité. Il ne comprend pas la pauvre Maxime. Il ne sait pas pourquoi elle tente de se décrire, il ne sait pas pourquoi elle veut qualifier leur rencontre. Et il n'arrive pas à comprendre pourquoi cette sorte de vide au fond de lui se fait tant ressentir à cet instant.

« Pourquoi vouloir qualifier notre rencontre ? Elle est telle qu'elle est et aucun mot n'a besoin d'être posé. Quand les couleurs se mélangent et créent des nuances magiques, il ne sert à rien de tenter de poser un mot sur ces nuances. Les admirer suffit. »


Lui ne peut pas admirer. Tout est si sombre derrière le bandeau. Il ne voit pas, il ne voit plus. Il ne sait plus où elle l'a levé, il ne sait plus dans quel monde il est. Il ne sait pas si elle sourit, il ne sait pas si elle pleure. Il ne sait pas que ses cheveux rouges le tueraient et que ses yeux verts pourraient broyer son âme. Il ne sait plus avec qui il est parce que les longs cheveux de la jeune fille d'autrefois reparaissent devant ses yeux rendus incapables de voir. Il s'est encore perdu.

« Je ne sais si j'apprécie notre rencontre. Je ressens simplement un vide au fond de moi laissé par la disparition d'une partie de mes souvenirs. Et j'ai ... si froid. »


Un autre frisson vient secouer son âme. Il serre ses doigts et rencontre ceux de la jeune femme sans se souvenir qu'ils étaient déjà présents. Quant au cadavre, il ricane. Il ne sait pas pourquoi le rire sinistre résonne dans sa tête mais cela le perturbe. Il ne sait pas pourquoi les fines nuances flottent comme une chevelure dans le noir du tissu. Mais cela lui fait si mal. Il aurait envie de détruire le monde entier, de se briser le crâne simplement pour ne plus avoir à entendre ce rire terrifiant. Il voudrait pouvoir se crever les yeux et détruire ce souvenir impérissable qui le hante encore et encore. Ses jambes peinent à le porter.

« Je crois que ta voix me rappelle quelqu'un mais je dois me tromper. »


Et, alors qu'il pense à cette personne qu'il a entièrement oubliée, une larme mystérieuse mouille le bandeau. Et, alors qu'il pense à cette personne qu'il pense avoir trop de fois rencontrée, son cœur se détruit. Ses sens se taisent, le clocher n'existe plus. Il se souvient simplement de cette chambre peinte de sang. Il se souvient simplement du vert qui devint rouge et des cheveux sombres teintés de mort. Pourquoi cela lui fait-il tant de peine de penser à cette personne qu'il a oubliée ? Qu'est-il arrivé pour que tant d'images d'horreur soient si profondément gravées dans sa mémoire ?

Il se sent perdu. Il ne va pas pouvoir demeurer debout ainsi. Il ne va pas pouvoir supporter de ne plus voir un monde qu'il pense pourtant haïr. Il ne va pas pouvoir supporter toute son instabilité. Il ne va pas pouvoir continuer à être ce qu'il reste de l'humain seul se torturant dans sa chambre peinte.

Un frisson frappe ses veines à nouveau.
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MessageSujet: Re: Ring the bell, free my mind, paint this scene   Ring the bell, free my mind, paint this scene EmptyMer 22 Avr - 17:21

Ring the bell, free my mind, paint this scene 1388491684093142800

A man who won't listen can't hear.


Un jeu. Un jeu de cartes.
Maxime ferma ses yeux un instant. Ses émeraudes illuminèrent alors la pièce sombre. Sombre, et pourtant l'énorme cloche faisait office de phare. Immobile mais certain.
    Paint

La jeune femme lâcha soudainement la main qu'elle agrippait quelques secondes plus tôt. Elle la posa sur la cloche, sentant la géante vibrer légèrement.
    P

Qu'essayait-elle de faire depuis le début de leur rencontre ? S'appitoyer sur elle-même. Elle avait cru avoir besoin d'aide et au lieu de ça elle avait détruit quelqu'un. Mais avait-elle vraiment besoin d'aide ?
    I

Elle cogna la cloche de la paume de la main. Rien ne se produisit. Maxime ne put réprimer son sourire.
    Q

Pour réussir à sauver Paint, tout ce qu'elle devait faire était de se sauver elle-même. Elle devait respirer et vider sa tête. Atténuer ses pensées au point de les faire partir. Toutes. Ne plus chercher son passé. Ne pas faire attention à ses peines.
    U

Penser présent uniquement ou ne pas penser.
    E

Elle s'avança vers Paint.



    « Oublies. »



Le mot fusa. Il sortit de sa propre gorge. La cloche ne servait plus désormais. Les pensées de Maxime ne s'y engouffraient plus. C'était à elle de s'exprimer. Elle était vivante, elle ne devait pas être la plus passive des deux.



    « Oublies cette voix. Oublies tout. Tu en es capable et tu le sais. »



Encore un pas. Que faisait-elle ?
Soudainement, elle défit le bandeau de Paint, prenant bien soin de se trouver derrière lui afin qu'il ne puisse la voir.



    « Ouvre les yeux et regarde devant toi. Respire profondément et ne pense à rien d'autre que ce qu'il y a devant toi. »


Elle laissa son sang se réchauffer, elle laissa sa tête tourner, sans même essayer de se battre. Dorénavant elle savait qu'elle perdrait toujours contre sa folie. L'accepter ne la rendait que plus lucide et plus intelligente dans sa démence. Certes, elle n'avait aucun contrôle d'elle-même, mais des barrières se refermaient alors autours d'elle, la rendant plus forte qu'elle ne pouvait l'être.
C'est pourquoi elle avait décidé d'abandonner ce que, quelques minutes plutôt, elle n'aurait jamais voulu voir partir. La compagnie de Paint la rendait heureuse. Pouvoir sentir qu'elle avait une vraie accroche dans ce monde la guérissait petit à petit. Mais elle sentait que c'était l'inverse du côté du peintre. C'était à son tour de le soigner, et elle ne savait pas le faire aussi bien que lui.



    « Je vais partir. Mais avant ça je veux que tu oublies tout et que tu recommence à peindre. »


Elle réprima un soupir, une larme, un geste. Elle inspira un grand coup, se forçant à coincer son sourire au bout de ses lèvres. Elle s'obligea à garder la tête haute, les membres fermes et une assurance de glace. Elle essayer d'immobiliser le peintre pour lui faire comprendre qu'il ne devait pas la regarder. Quelques secondes après, elle tourna les talons, ne pouvant s'empêcher de prier pour qu'il se tourne vers elle et l'empêche de partir.
La tempête était revenue dans son être mais son corps était le plus fort. Ses jambes, crispées, continuaient de la faire avancer alors que toute son âme se voyait déjà assise aux côtés du Nightmare.



    « Présent. »


Elle se retourna. La cloche semblait se moquer d'elle, si grande et si majestueuse, enfant bénie du soleil, évoquatrice de sérénité. Son mot se répercuta sur les murs. Comme lorsqu'elle était arrivée, elle commença à paniquer.
Rien n'avait changé.

Un jeu.
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MessageSujet: Re: Ring the bell, free my mind, paint this scene   Ring the bell, free my mind, paint this scene EmptyMer 22 Avr - 17:22

La main devenue familière disparaît. Une peur l'envahit. Va-t-elle partir et le laisser seul sans rien dire ? Il perd ses répères. Sa main cherche l'autre, tâte l'air mais ne trouve pas de chair. Elle tombe alors, despérée de retrouver un jour sa compagne. Et lui se concentre. S'il ne peut pas le voir, il ne sera pas aisé de se déplacer vers elle sans la situer. Alors il écoute le silence, espérant déceler le mouvement de Maxime. Le son du froissement de tissu est imperceptible, il n'est pas assez habitué à ce genre d'exercice. Il commence doucement à désespéré mais entend le main touchant la cloche. Espérant ouïr autre chose, il continue d'observer attentivement les sons. Et alors il entend les pas qui s'approchent de lui et est soulagé qu'elle ne l'ait pas quitté sans dire mot.

Le bandeau disparaît, il ouvre les yeux presque sans le vouloir. Il voit ce qu'il y a devant lui mais ne voit pas ce qu'il voudrait réellement voir. Alors il se tourne, regarde les traits de son visage en sentant une douleur au fond de lui. Il veut endurer cette douleur. Son regard ne se détourne pas, il fait face aux deux émeraudes terriblement magnifiques. Mais elle se lève, elle s'éloigne. La crinière rousse ne peut pas disparaître dans l'encadrement de la porte, non. Il ne peut pas la laisser fuir de sa vie comme ça en lui demandant simplement d'oublier.

« Non. Je ne veux pas qu'elle parte. »

La cloche dévoile ses pensées, il s'en sent blessé. Il peine à se lever, esquisse quelques longs pas comme s'il flottait et attrape son poignet pour l'empêcher d'avancer un peu plus. Il veut l'empêcher de partir de sa vie comme ça. Son regard heurte le sol, incapable d'endurer la vue du rouge trop longtemps mais sa main tient fermement le poignet, comme s'ils s'étaient soudés.

« Je ne veux pas que tu partes. »

Ses mots sont sûrs, heurtent les murs. Il serre son étreinte et déglutit.


« Je refuse de t'oublier. Je ne le pourrai jamais et ne le voudrai jamais. Je veux pouvoir penser à toi, te faire des promesses et les tenir. Je veux pouvoir être capable de te regarder sans devenir fou, j'aime être avec toi. »

Ses paroles tremblantes et les battements trop intenses de son coeur emplissent l'air qui lui paraît acide. Il pourrait s'étouffer dans une telle atmosphère lourde de mots silencieux et de paroles muettes. Il pourrait crever comme ça, accroché à elle pour l'éternité.

« Je ne connais rien de toi et cela me donne envie de te connaître. Alors. »

Il inspire, prend un peu de courage dans l'air ambiant qui semble tout à coup en être empli.

« Alors il est totalement impossible que je t'oublie. Tu comprends ? Je ne peux pas t'oublier. »

Sa volonté faible résonne. Il sait bien qu'il a toujours été lâche et n'a jamais eu énormément de volonté mais il ne faillira pas. Épuisée, sa main lâche le poignet. Fatiguée, sa tête tombe dans la chevelure écarlate et au niveau du haut du dos de la jeune fille, juste en-dessous de sa nuque. Ses yeux se sont fermés.

« Je continuerai à peindre. Je te le promets. Et. Si tu veux vraiment partir. »

Sa gorge se serre, il se sent crever. Le mot se meurt, refuse de se faire entendre. Il ne se sent même pas capable de le dire. Ses lèvres n'arrivent pas à laisser s'échapper le son. Ses doigts se replient sur le vide, les ongles s'enfoncent dans sa propre chair. Il ne peut pas laisser la cloche le dire à sa place. Il doit le dire lui-même. Il va le faire.

« Pars. »

Et si tu fais ça, il en crèvera sûrement des milliers de fois.
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MessageSujet: Re: Ring the bell, free my mind, paint this scene   Ring the bell, free my mind, paint this scene EmptyMer 22 Avr - 17:22

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You may feel like there's nothing left


Elle aurait pensé pouvoir partir pour de bon. Sans aucun problème, sans aucune douleur, et ne plus jamais penser au peintre. Elle avait sû qu'elle se mentait à elle-même mais elle avait essayé d'y croire. Essayé de croire qu'elle était forte et insouciante, qu'une vie lui importait peu. Mais tout était faux et tout s'écroulait.
Lentement, elle se rendit compte de se qui se passait autours d'elle. Paralysée, il lui fallut quelques instants pour réaliser qu'il avait attrapé son poignet. Elle qui avait trouvé tant de soutient envers ce contact, elle le redoutait à présent.



    « Pars. »


Non. Non, elle ne pouvait pas partir. Elle ne pouvait pas le laisser, elle ne pouvait pas se laisser. Il suffisait juste qu'elle fasse deux pas en avant, mais elle n'avancerait pas vraiment. Pourquoi cherchait-elle toujours à fuir son bonheur ? Après tout, elle avait été heureuse en la compagnie du peintre. Rester ne la tuerait pas, partir si. Mais elle avait peur. Peur de Paint, peur de lui, peur d'elle et peur d'eux.
Elle se retourna.



    « Je ne pourrai pas t'oublier non plus. »


Elle se rapprocha de Paint et se blotti dans ses bras. Comme une enfant, elle ne voulait plus le lâcher. Elle ferma les yeux. Elle voyait des couleurs dans ce monde clos; des couleurs merveilleuses, des camaïeux parfaits et idylliques. Et, au chaud dans les bras de Paint, le temps semblait s'être arrêté. Le coeur battant, le souffle coupé, Maxime se sentait bien, parfaitement bien, là. Elle ne voulait pas que cette étreinte se finisse. Caprice d'enfant. Elle était si bien que ça la tuerait de se séparer de lui. Oui, c'était sûrement ça le bonheur. Elle sentit une larme couler le long de sa joue blanche. Elle se fraya un chemin qui s'arrêtait au creu de ses lèvres. Une larme salée et chaude. De bonheur ou de malheur, elle ne le savait pas; elle n'en sentait que le goût. Comme une enfant, elle ne voulait plus le lâcher; et elle ne le lâchera plus jamais.
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